Portrait de Richard

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Comment allez-vous  Richard ?

RICHARD : Et bien ça va, comme un vieux ! Mais dans un mois à peine c'est mon anniversaire. Je suis né le jour de la saint Richard, ma mère n'aurait pas fait exprès il paraît. Dans un mois j'ai 84 balais ! Alors ça commence à peser.

Mais il y a du bon dans votre âge !

RICHARD : Oui oui, enfin, il y a certaines choses qu'on ne peut plus faire manuellement. Intellectuellement ça va encore, la voix à peu près encore. Bon physiquement ça commence à être dur, la maison de campagne ça commence à être dur.

Vous vivez en maison de campagne ?

RICHARD : Oui, on a fait une donation à mon fils, mais on ne le voit pas souvent. Je suis cinq heures derrière la tondeuse, il y a un terrain quand même. C'est à 60 kilomètres d'ici à peu près en Haute Saône, c'est un coin tranquille et c'est ce qu'on voulait.

Vous avez vécu dans le quartier de la Maladière ?

RICHARD : Ma petite jeunesse c'était rue Corneille à côté du Sacré Cœur, de la rue Racine. Au-delà de la pharmacie rien n'était construit, c'était un terrain vague. Je me bagarrais constamment … Il y a eu la Libération, les Américains sont venus. Il y avait une étendue à l'emplacement de l'avenue Stalingrad, tout ça c'était des terrains vagues. Et c'était des terrains de jeu en même temps. Dangereux, mais enfin bon. J'ai bien aimé ce quartier. Ensuite on est parti à Montchapet avec mes parents, c'est pas pareil.

Vous avez donc passé de bons moments dans ce quartier …

RICHARD : Ah oui, bien sûr ! J'aime bien bouger, c'est un peu ma nature, ça m'allait bien, il fallait que ça bouge ! La gymnastique aussi j'en ai fait pas mal. Question sport j'ai un peu touché à tout : j'ai fait beaucoup de vélo, le Galibier, l'Iseran, mais pas comme mon fils qui lui fait du triathlon. Enfin bon, j'aimerais bien quand même qu'il vienne m'aider à bosser un peu [dans la maison de campagne] … Autrement au niveau des loisirs : j'aime bien chanter, j'aime bien danser avec madame [Françoise, l'animatrice du Club Vermeil] on a fait de la chorégraphie, superbe, parce qu'elle danse bien !

Vous chantez depuis longtemps ?

RICHARD : Oui, je faisais partie d'une chorale. Mon père était musicien, il déchiffrait nettement mieux que moi, et puis il chantait tout le temps. Mes parents avaient des abonnements au théâtre municipal et étant garçon le Samedi j'allais danser, le Jeudi j'allais à l'opéra, le Dimanche c'était l'opérette. J'aime beaucoup l'opérette, j'aime bien le lyrique.

Et vous chantez du lyrique ?

RICHARD : Oui oui ! J'ai chanté un petit peu dans des dîners concerts avec des gens de l'opéra, dans les chœurs, avec des chanteurs nettement supérieurs à moi.

Le tout c'est de prendre du plaisir dans le chant ! Qu'est-ce que le chant vous apporte ?

RICHARD : Ça me dégage les bronches d'abord [rires] et puis j'aime bien ça. Bon, il y a certains chants que je n'aime pas évidemment. Autrement j'ai un plaisir à venir ici, avec Françoise on parle souvent des spectacles [les spectacles montés par le Club Vermeil les années précédentes], elle a le don de monter ça et puis on suit quoi !

Quel est votre répertoire de chant ?

RICHARD : Déjà le lyrique, ça c'est sûr, autrement j'aime bien Lucien Lupi, vous ne connaissez peut-être pas. Sacha Distel j'aime bien, un crooner, bon je ne suis pas tellement crooner mais enfin … Il y a des chanteurs de variétés que j'aime bien, j'aime bien Sardou, en général j'aime les chanteurs qui ont une voix. Chez les femmes aussi il y en a que j'aime beaucoup, j'aime bien Liane Folie, en récent Céline Dion j'aime bien aussi, Barbra Streisand.

Vous venez à La Maison Maladière toutes les semaines, c'est ça ?

RICHARD : Oui, oui ! Autrement je fais partie de quatre associations, la Commune Libre qui est à côté, le Club du Suzon, il y a le Club du Rail aussi et les Anciens Combattants, je suis ancien combattant en Algérie. Très mauvais souvenir … Ça coupe la vie !

Depuis quand connaissez-vous La Maison Maladière ?

[Richard se tourne vers Françoise qui lui répond : ] Alors toi tu viens depuis une quinzaine d'années. Tu ne connaissais pas avant, c'est souvent à la retraite que les gens commencent à connaître.

RICHARD : C'est un ami, Henri, qui est mort à 102 ans, qui faisait partie de la Maison, c'était vraiment un ami hein ! On a fait des sketchs ensemble, mémorable ! Comique surtout, j'aime bien le comique aussi, j'aime bien rigoler. Et on a fait des sketchs, vraiment au top. C'est lui qui m'a fait connaître ici.

Est-ce que vous voulez-bien nous chanter quelque chose ?

[Richard chante Que reste -t-il de nos amours de Charles Trenet, accompagné par Yvonne au violon]